TA NAISSANCE

by Mademoiselle Pucine

Tout a commencé la veille de ta naissance, ce mercredi 27 décembre 2017.

Il est 20h, nous rejoignons des amis pour un dîner bien sympathique au restaurant. Mais pendant le repas, j’ai des petites douleurs dans le bas ventre. Au bout d’un certain temps, ces petites douleurs deviennent un peu plus gênantes. Je regarde mon téléphone à chaque fois que cela me fait un peu mal : toutes les 30 minutes… puis toutes les 20 minutes. Je me questionne, c’est donc ça une contraction ? Je n’en ai jamais eu durant ma grossesse, je ne sais donc pas vraiment à quoi cela ressemble…

Il est 23h, nous venons de rentrer. Comme je ne me sens pas très bien, je dis à l’Amoureux que je vais prendre une douche chaude, lui va se coucher. Puis je vais le rejoindre pour dormir. Mais je n’arrive pas à dormir, je regarde mon téléphone, il est maintenant 23h30 et je ne supporte pas de rester allongée. Je me lève en essayant de ne pas faire trop de bruit et décide d’aller sur le canapé pour ne pas embêter l’Amoureux qui travaille demain. J’embarque avec moi un plaid, mon oreiller, le coussin d’allaitement et le ballon.

Je tourne en rond dans l’appartement, je fais les cent pas… je n’arrive pas à rester en place et pars toutes les dix minutes aux toilettes pour faire pipi. J’ai mal, je prends mon téléphone et je lance le minuteur à chaque « contraction » pour voir combien de temps elle dure. 40 secondes, toutes les 8 minutes. Je décide de faire du ballon pour me soulager après avoir pris deux spasfon et un doliprane comme ma sage femme me l’a conseillé. Si c’est le travail qui commence, je vais continuer à avoir mal, sinon avec les cachets ça va aller mieux.

Nous sommes maintenant le jeudi 28 décembre 2017,  il est 1h30, je vais me faire couler un bain chaud histoire de me soulager. J’y reste une bonne trentaine de minutes et décide de sortir car je me sens un peu mieux. Je retourne m’allonger dans le canapé pour enfin dormir un peu. Mais ces contractions recommencent de plus belle ! Je compte : 45 secondes toutes les 7 minutes en moyenne… Je continue de faire les cent pas dans l’appartement, allant jeter un coup d’œil à l’Amoureux endormi de temps en temps en espérant secrètement qu’il se réveille.

Il est maintenant 3h, j’ai très mal et j’en pleure. Mes pleurs finissent par réveiller l’Amoureux qui vient me rejoindre et me dit :

Qu’est ce qu’il y a ? Ça ne va pas ? Il faut y aller ?

Ma première réaction est de dire non, mais après 6 minutes arrive la contraction suivante… et là je craque et je lui dit :

Je sais qu’on va y aller pour rien, mais il faut qu’on aille voir quand même…

Ni une, ni deux, on met les valises dans la voiture et on part jusqu’aux urgences maternité, il est 3h30. Je sonne aux urgences et leur explique que j’ai des contractions régulières. On m’ouvre les portes et m’installe en salle d’examen afin de regarder mon col pour déterminer si c’est le travail qui a commencé ou si c’est un faux travail comme je le soupçonne. La sage femme arrive, le verdict tombe : col dilaté à 3 cm, presque 4 cm et complètement effacé. Elle me dit alors :

Eh bien apparemment c’est pour aujourd’hui !

Elle me propose la péridurale. Je la refuse pour le moment car j’ai envie de marcher et faire du ballon pour que le travail avance plus vite. On me passe alors en salle de travail pour me mettre sous monitoring une petite heure afin de surveiller mes contractions et le rythme cardiaque du bébé. Je commence donc mon homéopathie en vu de l’accouchement. Une heure plus tard on me réexamine : je suis à 4 cm, on me ramène un ballon et me propose d’aller marcher un peu. Je fais donc du ballon pendant une heure, après avoir fait quelques pas dans le couloir de la maternité. Il est 6h30, on m’examine de nouveau : ça n’a pas bougé, toujours 4 cm. Je me rallonge pour recommencer le monitoring une heure. Je gère toujours les contractions qui sont de plus en plus douloureuses sans la péridurale. Je veux tenir donc je tiendrai !

L’anesthésiste passe pour faire ma consultation, je continue de prendre mon homéopathie toutes les 20 minutes et l’Amoureux s’endort sur le fauteuil en face de moi (qui soit dit en passant, a l’air très inconfortable…). Encore une contraction très douloureuse, je regarde l’Amoureux qui est venu près de moi pour me soutenir et lui dit :

Je vais vomir.

J’ai juste le temps d’attraper la télécommande pour appeler la sage femme et me pencher au dessus du lit avant de rendre tout mon repas de la veille au soir… Je m’excuse, je me sens très gênée, mais la sage femme me rassure et me dit que c’est bon signe les vomissements : c’est que le travail avance. On retourne en salle de pré-travail le temps que quelqu’un vienne nettoyer la salle de travail. Il est presque 8h. On va passer en équipe de jour, la sage femme me ré-examine, et là c’est le drame : RIEN N’A BOUGE, toujours 4 cm… Elle me laisse patienter le temps que la salle de travail soit propre et pour faire le point avec l’équipe de jour qui va prendre la relève.

8h30 : la sage femme qui prend la relève s’appelle Cécile. Je la supplie pour avoir la péridurale, j’ai trop souffert, je n’y arrive plus, je suis très fatiguée. C’est d’accord. On m’installe en salle d’accouchement et on appelle l’anesthésiste. Il arrive enfin pour me soulager de toutes ces douleurs vers 9h15. L’Amoureux doit sortir durant la pose du système, qui dure une vingtaine de minutes.

Il est maintenant 10h, je suis enfin soulagée, je vais pouvoir dormir un peu ! Je suis étonnée car même avec la péridurale, je sens mes jambes, je peux les bouger ! Je sens les contractions, mais elles ne sont plus douloureuses, c’est magique ! Cécile revient me voir pour savoir comment je vais et regarder si mon col a bougé : 5 cm. On avance enfin ! Elle repart donc et me dit qu’elle repasse me voir dans une heure. Une heure plus tard, le col n’a presque pas bougé… Elle m’explique que le travail avance lentement car j’ai toujours la poche des eaux. Trois solutions s’offrent à moi :

  1. Continuer d’attendre que le col s’ouvre sans toucher à la poche des eaux
  2. Une injection d’ocytocine pour que le travail avance plus vite mais pas naturellement…
  3. Percer la poche des eaux pour que le travail avance naturellement

Je choisi la troisième option, car je souhaite que ça reste le plus naturel possible. Elle perce donc ma poche des eaux, et là c’est le miracle, en une heure je gagne 3 cm. Elle me propose de m’allonger sur le côté pour finir, j’accepte car c’est une position que je trouve très confortable (je dormais sur le coté la nuit !). On attend encore une petite heure pour les deux derniers centimètres. Une heure plus tard, c’est bon !

Il est maintenant 13h30, elle repasse et m’explique que l’on va attendre que bébé descende tranquillement dans le bassin car tout va bien sur le monitoring. C’est vers 15h15 que je ressens de nouveau des douleurs intenses : c’est la tête de bébé qui appuie sur le périnée et je ressens de nouveau des contractions fortes. Il cherche à sortir, je le sais. Mais la maternité est débordée et la sage femme n’arrive pas. Je supplie l’Amoureux d’appuyer sur le bouton pour appeler car j’ai vraiment très mal. Une autre sage femme arrive, je lui explique que je ne tiens plus, j’ai trop mal et je sens qu’il faut que je pousse… Elle va chercher sa collègue qui est sur un accouchement difficile. Elle revient me voir et m’explique qu’elle arrive dès qu’elle peut. On entend alors les cris du bébé de la salle d’à côté ! Je suis donc la prochaine qui va tenir son bébé dans ses bras. Cécile arrive, se prépare et c’est parti, il faut que je pousse. Il est environ 15h55. Je pousse, une fois, deux fois, mais je n’ai pas assez d’air pour tenir plus longtemps. On attend la contraction suivante et c’est reparti, mais le problème reste le même. Je suis fatiguée, et j’ai un gros manque d’air (merci l’asthme à l’effort…). Je me mets à pleurer et dit :

Je ne vais pas y arriver, je n’ai plus de force, j’y arriverai pas.

Une gynécologue arrive, et qui dit gynéco dit instruments, ce que je refuse catégoriquement… ta naissance se fera sans ventouse, sans forceps et sans épisiotomie ! Je rassemble le peu de force qu’il me reste et attends la prochaine contraction. La voilà, je prends une grande inspiration et je pousse très fort. J’entends qu’on m’encourage, que c’est bon, qu’il arrive. Encore une poussée et tu seras là. Le soleil brille à travers la fenêtre et l’Amoureux est à côté de moi et me soutient. Je reprends une inspiration et je pousse jusqu’à ne plus pouvoir respirer et…

te voilà enfin, mon petit Raphaël. Il est 16h07. On demande à ton papa s’il souhaite couper le cordon, et contre toute attente il accepte (je m’attendais à ce qu’il tombe dans les pommes…). On te pose enfin sur moi, tu es là mon tout petit, et je t’aime déjà d’un amour inconditionnel.

ta naissance

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